Amityville, ou La Maison du Diable est un film d'horreur réalisé par Andrew Douglas en 2005. Il s'agit du remake du film éponyme de 1979 de Stuart Rosenberg, lui-même basé sur un roman inspiré d'un fait divers. Avec un budget initial de 19 millions de dollars, le film fut très rentable en décrochant plus de 100 millions de dollars au box-office. Il dure 90 minutes environ.
Synopsis : Le scénario est donc basé sur l'un des plus célèbres faits divers criminels américains ; dans la petite ville d'Amityville dans l’État de New York en 1974, Ronald Defeo Jr (23 ans) massacre son entière famille en une nuit à coups de fusil. Arrêté, il déclarera avoir entendu des voix lui enjoignant de tuer tout le monde. Un an plus tard, la famille Lutz achète la maison mais va la quitter précipitamment 28 jours plus tard après avoir été en apparence témoin de phénomènes surnaturels. Le remake de 2005 suit globalement la trame de l'histoire réelle avec toutefois quelques grandes libertés....
Le film démarre de manière plutôt animée car on a 4 gosses tués au bout de 3 minutes, un record dans le viol des conventions au Cinéma ! Puis on se prend une ellipse temporelle d'un an après le massacre pour retrouver une autre famille qui vient d'emménager dans ladite maison où le massacre a eu lieu (on ne sent pas du tout le truc venir, surtout que la superbe maison est en vente pour un prix tellement dérisoire que ça sent fortement les déjections).
Une fois installée, des signes étranges ne tardent pas à se manifester avec les enfants massacrés du début qui se mettent à apparaître un peu partout dans la baraque ; les gosses (vivants) les ressentent puis c'est au tour des parents de commencer à se poser des questions. Des explications sont fournies crescendo et on finit par découvrir en détail le précédent massacre, tout en comprenant que le scénario se répète avec la nouvelle famille...
Spoiler Alert !Comme prévu le père commence tout d'abord à devenir nerveux et casse les couilles à tout le monde ; les forces malfaisantes à l’œuvre dans la maison s'emparent aussi peu à peu des gosses, et après le coup de la gamine qui manque de se jeter du toit, la mère comprend que quelques chose ne tourne vraiment pas rond ! Malheureusement pour elle son mari ne lui est pas d'un grand secours, trop occupé à défoncer le chien à l'arme blanche et à écouter des messages subliminaux plutôt suggestifs !
La mère décide alors de faire appel à un prêtre pour un bon vieil exorcisme des plus classique, mais au bout de 30 secondes le curé se barre en courant (moins classique, rarement vu un moine aussi couard).
La dernière partie du film part un peu en live avec des révélations sur des indiens torturés jadis dans les caves de la baraque et qui justifierait cette présence maléfique, tandis que papounet pète réellement un câble et provoque une course-poursuite de type survival dans la maison entre sa famille apeurée et lui aidé de la maison hantée. Qui gagnera ?
Réalisation : Il s'agit du premier vrai film d'Andrew Douglas, qui à la base n'était pas du tout dans le cinéma mais dans la publicité, et qui a eu la chance de se voir confier le projet par le réalisateur Michael Bay, qui produit d'ailleurs le film.
Le cadre du film est un grand classique de film de possession, cadre qui va être repris plus tard par Insidious, Sinister, The Conjuring... Par cadre j'entends une maison flippante bourrée de traquenards avec des portes qui grincent, une cave plus que louche, une balançoire au fond du jardin, un clebs qui se fait molester en premier, des poupées partout qui filent les jetons etc...
Le point négatif principal du film va être son manque de suspense, malgré tous les éléments pour le susciter, car le scénario nous fait sentir le truc arriver à 3 kilomètres, du coup on se demande juste de quelle façon le film va nous y amener... On pourra juste signaler le côté un peu WTF des signes annonciateurs, entre les mares de sang qui coule de partout, y compris des murs et les grosses visions prémonitoires bien suggestives !
De manière générale, le montage est plutôt bien géré, les séquences s'enchaînent avec souplesse tout en restant un minimum intrigantes. On notera juste que dans ce film l'heure fatidique est 3h15 (la majorité des films de possession ont leur propre heure de malheur).
Bande-son : Le compositeur de la musique est loin d'être inconnu car il s'agit de Steve Jablonsky, qui a notamment composé la musique de la plupart des films de Michael Bay (Massacre à la Tronçonneuse, The Island, Transformers) ainsi que quelques jeux vidéos ; il travaille notamment avec Hans Zimmer.
La bande-son reste assez classique avec une pléthore de musiques angoissantes et lentes, ponctuées de surprises acoustiques pour faire sursauter ; classique mais bon tant que ça marche !
Jeu des acteurs/Personnages : Première chose à signaler dans le casting, le brave Ryan Reynolds dans le rôle improbable du père taré, et plutôt convaincant d'ailleurs ! Lui qui d'habitude joue le couillon punchlineur dans des films du même acabit, le voir en psychopathe change la donne ! (ça l'empêche pas de balancer des vannes) Sinon les autres figurants ont globalement une bonne notoriété (ou vont l'avoir par la suite) notamment Chloë Moretz (Kick-Ass) et Philip Baker Hall (tout un tas de films/séries).
Globalement la famille reste assez clichée d'un film de possession, entre les enfants qui font des conneries, l'un des deux parents qui pète une durite tandis que l'autre essaye tant bien que mal de résoudre la situation.
Conclusion : Un film difficile à juger quand on a commencé par regarder les autres qui ont du s'en inspirer (Sinister, The Conjuring, Insidious etc...) ; plutôt bien ficelé dans l'ensemble, même si l'absence de twist final déçoit un peu et qu'il reste globalement sans grande originalité. Disons le brouillon sympathique avant les chefs-d’œuvre qui ont repris le concept !